Pluriel
Je suis
Toi aussi
Je suis deux
Misérables impuissantes qui se tournaient le dos
Je ne vais pas vous mentir
Il y a des jours qui ne sont pas d’amour
Il y a les heures clandestines et fatales
Solitaires
Tandis que leur fiel souille mon visage
j’asphyxie mon sanglot
Au crépuscule de ma démence la nuit viendra
qui lapera mes pleurs
Nos pleurs
Sœurs d’infortune face au noir qui s’étire
Comme il avance
Comme il a faim
L’ignoble flaire notre peur en sueur et suce l’essence de nos cauchemars
Nos rêves
Et ça fait mal
Le temps n’est plus
seule la nuit fustige mon esprit
Ses ombres froides dansent dans mon regard aveugle
et font ripaille de ma terreur
Je voudrais vivre toujours dans la lumière
Je ne vais pas me mentir
Je connais la saveur de ton sang dans mes veines
Mes yeux impassibles défient ainsi tous les regards
et si ma lutte se lasse lorsque ton âme s’efface
c’est ton sourire sans joie sur mes lèvres mortes
qui brave la foule frénétique
Je ne vais pas te mentir
Ton esprit revient de loin et signe mon déclin
Je suis pluriel je me reconnais enfin
Ma sœur
Lisa, ma pauvre survie
C’est ainsi.
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