Calendes d’Arcoxia

 

 

Calendes d'Arcoxia dans L'écrit de l'ombre iguacu10

 

Le néant comblera l’espace vacant en moi

C’est la sorcière des limbes qui me l’a dit

Et les squelettes ricanants vomiront mon infortune

Ma place est là

C’est l’écume de la cascade bleue qui me le dit

La brume lance ses doigts griffus vers mes rêves étriqués

Et son froid humide me noie dans la terreur

Le bleu est menteur

Il mélange sa palette de couleurs et dessine dans l’onde

Ces silhouettes qui se lacent et se confondent

C’est leur danse érotique et moribonde qui me l’a dit

Et puis un pied amputé

Ma place est là

Les corps étriqués vomissant mes rêves bleus

Et l’écume qui glace dans ma mémoire

Les moignons blessés entre mes mains lasses

Et les douleurs fantômes

Le cerveau est menteur

Les moignons moribonds me le crient

Ma vie est une île aride et négligeable

Sa douleur exhale l’imposture putride

Ma place est là

C’est l’enfant au teint cireux qui me l’a dit

Ses yeux immenses et impassibles

S’attardent sur mon sourire compétent

Le sourire est menteur

Mon cœur est las

Une larme tombe sur le papier glacé de la chute

Sur l’îlot verdoyant juste au bord du tumulte grondant

Où se noient les fantômes fumeux affamés de douleur

Ma place est là

Les semaines de papier figé me le disent

Je crois que je vais m’asseoir dans la forêt verte

Ourlée du bleu capricieux des flots en colère

Me reposer un peu

Et t’attendre là

 

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Publié dans : L'écrit de l'ombre |le 14 décembre, 2012 |Pas de Commentaires »

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