Calendes d’Arcoxia
Le néant comblera l’espace vacant en moi
C’est la sorcière des limbes qui me l’a dit
Et les squelettes ricanants vomiront mon infortune
Ma place est là
C’est l’écume de la cascade bleue qui me le dit
La brume lance ses doigts griffus vers mes rêves étriqués
Et son froid humide me noie dans la terreur
Le bleu est menteur
Il mélange sa palette de couleurs et dessine dans l’onde
Ces silhouettes qui se lacent et se confondent
C’est leur danse érotique et moribonde qui me l’a dit
Et puis un pied amputé
Ma place est là
Les corps étriqués vomissant mes rêves bleus
Et l’écume qui glace dans ma mémoire
Les moignons blessés entre mes mains lasses
Et les douleurs fantômes
Le cerveau est menteur
Les moignons moribonds me le crient
Ma vie est une île aride et négligeable
Sa douleur exhale l’imposture putride
Ma place est là
C’est l’enfant au teint cireux qui me l’a dit
Ses yeux immenses et impassibles
S’attardent sur mon sourire compétent
Le sourire est menteur
Mon cœur est las
Une larme tombe sur le papier glacé de la chute
Sur l’îlot verdoyant juste au bord du tumulte grondant
Où se noient les fantômes fumeux affamés de douleur
Ma place est là
Les semaines de papier figé me le disent
Je crois que je vais m’asseoir dans la forêt verte
Ourlée du bleu capricieux des flots en colère
Me reposer un peu
Et t’attendre là
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