À quel prix ? – duo avec Jocelyn
Un peu à part, un peu particuliers ces deux textes ici réunis… mais pas par hasard.
Pas vraiment un duo puisqu’écrits séparément, ils sont cependant inséparables, le texte écrit par moi n’aurait pas existé sans celui de Jocelyn.
C’était au départ un commentaire à son propre texte, mais nous avons finalement pensé qu’ils faisaient un duo.
C’est notre lecture, notre émotion… nous vous laissons votre liberté de les ressentir comme ils vous parleront le mieux… en espérant qu’ils vous parlent !
Maria et Jocelyn.
C’est pas cher pour c’que c’est
Je n’aurai plus la force de ramer jusqu’à toi
Je noue soigneusement les cordons du sac
en respirant longuement l’odeur de mon coeur qui pourrit
“Vous êtes mort ? murmure l’officier.
– Vraiment je n’en sais rien, monsieur. C’est à vous de le dire.”
Combien de bruits immondes acceptent de trouer le mur de ton indifférence
Une goutte dans un lavabo
Le crin de ma paillasse
Un fil d’or retendu par l’araignée solitaire qui désespère de sauver sa toile
Ne crois pas que j’aie pu dormir
Je t’ai attendue jusqu’au premières morsures de l’aube
“Vous finirez bien par mourir, ricane le major.
Suffit d’attendre la nouvelle lune.
– C’est vous qui me l’apprenez, monsieur.
Moi je suis revenu trop tard
Et sans aucun tisonnier pour fermer mes blessures.”
A l’entrée du village
Y a une baraque à frites
Par chance
Elle est en flammes
Vous la verrez de loin
Approchez-vous
Venez me déterrer
Je dors sous la baignoire aux asticots
Vous pourrez pas me rater
Venez
Je suis à vous.
C’est toujours bien assez cher
Je n’ai plus la force, mon amour
De garder mes envies à flot
En respirant bravement l’odeur de mon sein qui pourrit
Je carbure aux molécules pour bâtir le mur infiniment aimant
Qui interdit aux émotions de couler à flots
Est-ce cher payé
Pour qu’elles se gavent des fantômes puants, tapis à la lisière de la nuit
Dans l’attente que les ténèbres moisissent mon esprit ?
J’ai les doigts tachés d’encre verte Peter Pan
Encore un mensonge pour te faire croire à la magie
Avant que les mouches n’infectent Sa Majesté des Fées
Je n’ai plus la force, mon ange déchu
De vous épargner tous à tout prix
Le mur s’effrite
J’ai bien peur que la toile anarchique de l’araignée solidaire
Ne résiste plus aux rires obscènes de mes démons familiers
Je crains qu’il me faille te noyer, mon amour
Avant que les cellules avariées ne quittent leur nid douillet
Je n’ai pas la force pour encore d’autres vampires
Ne crois pas que j’aie pu dormir…
J’ai attendu la larme unique pour regagner nos draps
La première pierre tombée d’un mur qui me protégeait de ma condition humaine.
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