Insomnies
Je dors par à-coups
Comme font les grands blessés
Comme eux j’ai mal à crever
Et le monde est flou
Et au matin
Je m’arrache à la nuit glauque
Où se cramponne mon corps
Naufragé en cette mort
Geignant des prières rauques
Je me nourris de grands riens
Comme ces vieillards somnolents
Que la vie quitte doucement
Car plus rien ne les retient
Et au matin
Des ombres cerclent mes yeux
Dans la bouche une amertume
Pilules âpres qui exhument
Ces images au goût odieux
La brume dilue mon regard
Le fleuve m’étouffe de souvenirs
Comme un amant son appel m’attire
Ne m’en veuillez pas si je pars
Et au matin
Mon visage pâle offert
À la chaleur du soleil
Souffre toujours du réveil
En ce monde sans repères
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