Poème de pierre
Photo de Silence ©
Laissez donc que mon visage de madone
Repose à l’ombre de votre inconséquence,
Que reste à jamais sculptée la résilience
Sur mes traits éternels d’insoumise nonne.
Là, que voyez-vous sous ce linceul de pierre ?
Rien dans l’obscur ne retient votre regard,
Ni les yeux clos scellés sur mes cauchemars
Ni ce pli résigné dessous ma paupière.
Votre désir n’aperçoit que la beauté
Intemporelle de mon corps de donzelle,
Flâne sur les tendres courbes d’où ruissellent
Mes larmes, ma sueur… léchez ma vie ! Léchez !
Prenez mon sein, mon lait, ma triste impuissance !
Pétrifié par les mains d’un bourreau habile
Demeure ce voile érodé, inutile.
Tel refuge drapé sur ma déchéance.
Si vous saviez mon chagrin, mon amertume…
Que n’explose ce carcan qui m’emprisonne
Exposant à vos yeux que plus rien n’étonne
L’envie famélique de mon cœur carmin !
¤¤¤
Laisser un commentaire