Convalescences

 

Convalescences dans L'écrit de l'ombre conval11

 
 

Les grands pins me parlent et leur chanson est rassurante.

Ils laissent les rayons du soleil se promener entre leurs rangées gracieuses et venir me toucher de chaleur aromatique.

Leur grâce pérenne défie l’usure du temps morose.

Les grands pins me saluent gentiment.

Un vent joueur fait grincer leur écorce de géants centenaires et cette déchirure m’est familière,
un écho profond résonne dans ma poitrine
que je reconnais.

Le bois des grands pins répond à la prière païenne que je murmure secrètement à leur sagesse ancestrale.

Leur chanson rassurante
me dit que partout où je pose mon pas mes racines seront fécondes.
Et que mon histoire ne sera pas oubliée.

Elle dit comme la brise porte loin ma voix et que j’écris pour des milliers.

Les grands pins sont mon toit.

Ils racontent le fleuve qu’ils aiment tant
qui charrie des humeurs labiles et déroutantes.
Comme moi.

Et aussi qu’ils m’aiment tout autant.

Que je serai toujours en sûreté sous leurs branches majestueuses.

Il suffirait que je le vois.
Il suffirai que je laisse aller le nuage toxique dessus mes pensées confuses.

Il faudrait que mon esprit ne ralentisse plus la course des nuages.

Ils m’offrent le souffle du vent apaisé
sa douceur sucrée que le soleil embaume.

Je me dis qu’ils ont ce qui me manque de sève et de majesté.
Que mon âme de damnée ne mérite pas leur abri généreux.

Je les contemple avec déférence et m’amuse des jeux d’ombres et de lumières où s’agite toute une frénésie d’insectes.
Je parie qu’ils sont ivres de la chaleur balsamique qui s’exhale des grands pins.

Les grands pins me saluent.
Les grands pins m’ont reconnue.

Leur danse immuable abolit l’érosion du temps qui s’efface,
apaise toute peur, toute douleur.

Je pourrais passer l’éternité à me laisser bercer par leur chant ancestral qui fait reculer mes démons impatients.
À écouter le clapotis du fleuve,
il s’en va et s’en revient, goûter aux racines des grands pins.

Leur armée de géants veille aussi sur mes nuits

Mes indicibles nuits qui se réveillent soulagées lorsque grincent les grands pins.

 
 

¤¤¤

 
 
Ne pleurez pas pour moi
J’irai souffler sur les pissenlits
Jusqu’ à ce qu’expire ma vie

Tant que mes nuits baigneront mon lit
De poèmes démantibulés
J’irai courir dans mes pensées
Au bord de ma douce folie

Chanter pieds nus
Dans le duvet des pissenlits
Et rien ne saura m’arrêter
Et pas plus l’amour que tu as renié

Tant que je pourrai chanter
Écrire ma vie sur mes portées
Mal alignées

Ne pleure pas pour moi
J’ai tous les poèmes que tu ne lis pas
Et mes étés pour embellir

Le souvenir de nos deux vies
 
 

¤¤¤

 
 

Ne vivre désormais que par la grâce de l’étincelle qui m’abrite…

un jour sur deux.

N’écrire plus qu’une ligne sur deux quelques vers épars encore dans le sillage douteux d’une étoile morte.

Suffira-t-il de cela pour que flambent mes nuits et chante mon cœur une dernière fois ?

Je n’oublie ni les peurs ni ton image qui crucifie mes heures…

mais, là où je vais, les mots sont inutiles et je ne chercherai plus en toi l’interdit.

Tandis que la nuit reste profonde, son linceul s’abat sur le toit du monde.

Moi, je lave mes larmes…

et aussi…

j’ai coupé mes cheveux.

Lasse, je n’écrirai plus le précipice qui m’aspire et me rejette.

Lasse…

Lasse des soleils d’automne qui rasent l’horizon des histoires sans fin,

sans foi ni loi.

Cent fois sans moi.

 
 
 
 

¤¤¤

 
 

Publié dans : L'écrit de l'ombre |le 23 septembre, 2015 |Commentaires fermés

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