Reconnaissance
C’est au futur que tu conjugues ton passé
Ta voix, son velours, sa fêlure
Sied à ton bonheur écorché
Quand elle me vole à mes nuits impures
Bouscule ce qui étrangle ma raison
L’alchimie dérangée de ma prison
Chante Que me portent tes embruns
Loin du rythme des humeurs capricieuses
Qui voilent l’horizon de mes lendemains
Chante poète La vie est une gueuse
Elle se plaît à me jeter à terre
À ton chant je reviens, respirer à ton air
La candeur de tes mots impudiques
Gifle la torpeur de mes cahiers infertiles
Déchire l’envers de ma pensée lytique
Par tes maux s’apaisent les miens, dociles
Tu sais le fil de l’équilibre suicide
Ténu, au-dessus de mon abîme impavide
Par ta voix renaît ma plume malhabile
Qui décline sa brisure à l’imparfait
Vomissant en silence mes démons imbéciles
J’aurai trempé, sué, léché tous les parquets
Frissonnant sous mes marées insatiables
Le ressac de leur violence inconsolable
J’aurais aliéné mes veines aux poisons lents
Laissé aller les serments qui me retiennent
Puis j’ai senti ta plume, trempée dans mon sang
Alors que j’attends encore que le monde comprenne
Entre tous c’est toi que j’ai reconnu
Et par ces vers maladroits je paie mon dû
Moi aussi.
¤¤¤
Commentaires et pings sont desactivés.